Trois personnes ont été légèrement blessées, samedi soir 11 novembre, dans le Vieux Lyon, lorsque des militants d’ultradroite ont tenté de s’introduire de force dans un local où se tenait une conférence sur la Palestine, selon la préfecture des Bouches-du-Rhône et des témoins.
Une personne a été interpellée dans les rangs de l’ultradroite, a précisé la préfecture en « condamnant fermement les violences commises ».
Plusieurs dizaines de personnes vêtues de noir et le visage en partie masqué ont pris pour cible en début de soirée le local où se déroulait la conférence organisée par le Collectif Palestine 69, selon plusieurs témoins interrogés par l’Agence France-Presse (AFP).
Vers 20 heures, des véhicules de CRS, des camions de pompiers et de nombreux policiers se trouvaient autour du local pris pour cible.
Christophe Oberlin, un chirurgien qui se rend régulièrement à Gaza pour y opérer des victimes de blessures de guerre et qui venait présenter ses deux derniers livres, a raconté à l’AFP que des personnes « tapaient avec des bâtons » pour enfoncer la porte de la salle dans laquelle se tenait la conférence, sans parvenir à y entrer. Selon plusieurs participants, la salle de 120 places était « comble ». Des enfants et des personnes âgées se trouvaient dans le public, soulignent-ils, ajoutant qu’une vitre a été brisée. « On s’est retrouvé dans une souricière »
Jérôme Faÿnel, président du Collectif Palestine 69, organisateur de l’évènement, a dit vouloir porter plainte. « C’est l’extrême droite. Ils ont attaqué avec des mortiers, j’en tiens un dans ma main », a-t-il dit, joint par téléphone, parlant aussi de barres en fer et de bouteilles en verre.
Ce soir une milice fasciste a attaqué une conférence pour la paix à Lyon. Je demande à @GDarmanin d’intervenir pour faire fermer tous les locaux fascistes présents à Lyon. L’impunité de ces nervis qui se livrent à des actions violentes et racistes doit cesser ! pic.twitter.com/rDFrfL2awo
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) November 11, 2023
Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a également annoncé vouloir « saisir la justice ». « La Maison des passages a été une nouvelle fois la cible d’un groupe d’extrême droite. Ces attaques organisées par des groupuscules ultraviolents sont inacceptables. Je veux dire mon soutien aux victimes », a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
« On s’est retrouvé dans une souricière. On a mis plein de choses pour barricader la porte », a raconté une participante également jointe par l’AFP.
Alors que des témoins se plaignaient des délais d’intervention des forces de l’ordre, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a assuré que « la police nationale était rapidement intervenue ». L’appel au 17 a été passé à 19 h 15 et les premiers équipages sont arrivés à 19 h 28, selon ses services. « Compte tenu des faits décrits, il était nécessaire que les équipages se regroupent pour intervenir », ont-ils précisé.
Environ 1 200 personnes avaient défilé dans l’après-midi à Lyon contre l’extrême droite à l’appel d’un collectif soutenu notamment par La France insoumise (LFI) et des mouvements antifascistes. Les manifestants avaient marché dans le calme derrière des banderoles « Non à l’extrême droite, ses idées, ses violences », mais aussi de pancartes en soutien à la Palestine, en scandant « Justice pour Gaza ».Le député (LFI) de Seine-Sant-Denis Thomas Portes avait pris part au cortège. Dans la soirée, il a demandé sur X au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, « de fermer sans attendre les locaux » des organisations d’extrême droite présentes à Lyon « et de dissoudre ces groupuscules fascistes ».